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Un infirmier de la Polyclinique du Beaujolais en renfort aux Antilles

le 01/10/2021

Je m’appelle Edwin Luizet, j’ai 29 ans, et je suis infirmier au bloc opératoire de la Polyclinique du Beaujolais depuis 2017.

Fort d’une expérience en médecine Covid à la clinique durant les 1ère et 2e vagues d’épidémie, je me suis porté volontaire dès que j’ai eu connaissance de la demande de renfort lancée par l’ARS Auvergne Rhône-Alpes, relayée par la direction de la clinique.

Découverte du CHUM...

Cinq jours après, le 1er septembre au matin, alors que je n’avais eu connaissance de ma destination que la veille, je prenais le train de Lyon à Paris où j’ai retrouvé environ 200 volontaires. Après un transfert surprenant en convoi de 4 bus escortés par la police, vers l’aéroport d’Orly, nous nous sommes envolés pour la Martinique.

Arrivés à Fort de France, vers 19 h, heure locale, nous avons été répartis sur 3 ou 4 hôtels très confortables (je m’attendais à un hébergement beaucoup plus spartiate !). Accueillis par la direction de l’ARS qui n’a pas manqué de nous alerter sur la situation locale (population subissant depuis des mois des épidémies de zika, chikungunia, covid19 ; risques de cyclone ; climat de violence urbaine), nous avons eu 2 jours pour nous remettre du décalage horaire et rencontrer la direction du CHUM, Centre Hospitalier Universitaire de Martinique, qui nous a présenté l’établissement et attribués nos postes.

J’ai attaqué ma première nuit, infirmier en service de Médecine COVID / Diabétologie en charge de 8 patients, en binôme avec une aide-soignante volontaire de métropole originaire de Martinique. Les patients, d’une moyenne d’âge de 55 ans, la plupart en surpoids et tous malades de la COVID, étaient sous oxygène et souffraient beaucoup de la chaleur.

En effet, ce service se trouve encore dans des locaux vieillissants de l’hôpital non climatisés et dont les canalisations fatiguées empêchent la consommation de l’eau du robinet. Cependant, une nouvelle construction, climatisée, accueille le nouveau plateau technique dont la réanimation et le bloc opératoire.

Mon travail se trouvait en partie gêné par le fait de chercher le matériel dont j’avais besoin, par méconnaissance des locaux mais également par une détermination différente pour un même outil/matériel ici et là-bas !

Une chaleur éprouvante...

Le manque d’habitude du travail de nuit et du rythme de vie qui en découle favorisait la fatigue mais le plus difficile pour moi (comme pour les patients d’ailleurs) a été la confrontation à la chaleur ! Une chaleur moite qui m’inondait de sueur sous ma tenue jetable de protection et le port du masque FFP2.

Durant ces 15 jours, je n’ai malheureusement pas eu de « vrais » échanges avec la population locale, du fait du confinement qui empêchait les sorties, mais patients et personnels du CHUM étaient reconnaissants de notre soutien. Mes contacts avec les autres volontaires étaient relativement restreints : le petit déjeuner pris ensemble au retour d’une nuit de travail, quelques diners, de rares sorties et entre temps, pour moi, surtout du sommeil pour compenser la fatigue !

Une belle expérience de solidarité...

Malgré les difficultés liées au contexte épidémique, au climat, une situation locale surprenante qui donne à réfléchir sur certaines exigences métropolitaines, je m’estime chanceux d’avoir pu réaliser cette mission en Martinique qui s’est révélée enrichissante et que je renouvellerais volontiers.

Je remercie la direction de la clinique de m’avoir « libéré » pour me permettre de répondre à cet appel de renfort, tout en sachant que cela pouvait déstabiliser le service ; merci également à mes collègues qui ont soutenu ma démarche et participé d’une autre manière à cette solidarité.