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Parole à... Agent de Stérilisation

le 24/08/2022

Rencontre avec Chantal Depardon, agent de stérilisation

Quel est votre parcours ?

Aujourd’hui âgée de 59 ans, j’ai intégré la clinique à Arnas (à l’époque c’était la Clinique Chirurgicale du Beaujolais), en juillet 1981 pour réaliser différents remplacements d’agent de service hospitalier (ASH), avant d’être embauchée en CDI, début 1982, en service d’hospitalisation de chirurgie digestive et vasculaire. Au bout d’environ huit ans dont un an pendant lequel j’ai assuré la fonction d’aide-soignante assimilée de nuit, il m’a été proposé de faire un essai sur le poste d’agent de stérilisation. Après une formation rapide « sur le tas » d’une quinzaine de jours, j’ai travaillé à temps partiel dans ce service, parallèlement à mon travail d’ASH, avant d’intégrer complètement la stérilisation, à temps complet, en 1992.

Je me rappelle qu’à l’époque le matériel mais également tout ce qui était en caoutchouc (tubes, masques, étaient lavés à la main, avant d’être stérilisés dans deux petits autoclaves qui servaient aussi à la stérilisation des packs de champs opératoires en tissu que nous avions préparés. Ce n’est qu’en 1994, lors de la fusion avec la Polyclinique de Villefranche, qu’il a été installé de petits laveurs et que nous avons vu apparaître des bacs de pré-désinfection.

Enfin, en 2002, une nouvelle stérilisation a été construite et a été équipée de trois laveurs et deux autoclaves.

Quelles sont vos missions ?

Le rôle de l’agent de stérilisation est le nettoyage et la désinfection de tous les dispositifs médicaux réutilisables (DMR). Ces tâches sont réparties sur deux équipes qui travaillent dans deux espaces différents séparés par une cloison dans laquelle sont insérés les laveurs : ceux-ci ont une double ouverture, côté « sale » et côté « propre ».

Côté « sale », l’agent récupère le matériel utilisé et souillé qui trempe dans un bac de décontamination, et procède à son nettoyage rigoureux : ouverture de toutes les pinces, grattage si besoin, tri et rinçage, avant de le déposer dans les paniers de lavage. Il assure la traçabilité en scannant les étiquettes « matériel » collées sur la fiche de recyclage correspondant à un patient/une intervention.

Le cycle de lavage terminé, les laveurs sont ouverts côté « propre » et le matériel en est extrait pour être conditionné. Durant cette phase de conditionnement, l’agent recompose les boites en vérifiant que chaque élément soit bien propre et sec avant de le plier dans du papier (péremption à 3 mois) ou de l’insérer dans des sachets (péremption à 6 mois). Puis c’est le passage en autoclave pour la stérilisation.

Qu’est-ce qui vous plait dans votre travail ?

C’est un travail technique passionnant qui exige rigueur, hygiène et une très grande connaissance du matériel traité. Il faut être vigilant sur l’état du matériel et alerter toute de suite la responsable en cas de détérioration ou de manque.

J’aime beaucoup également les échanges avec le personnel, les médecins et même quelquefois les patients, croisés lorsque je vais au bloc opératoire pour ranger le matériel stérilisé dans les arsenaux.

Par contre, il est vrai que c’est un métier fatigant et pénible car il nécessite d’être souvent debout et impose beaucoup de manutention, souvent de charges lourdes.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Il me reste au moins trois ans d’activité avant de prendre ma retraite et, aujourd’hui, j’ai envie de poursuivre en stérilisation, car je me passionne pour ce travail qui entre enfin dans la lumière.

C’est un métier exigeant qui a beaucoup évolué et nécessite une véritable formation. Aujourd’hui, il existe un bac pro « Hygiène, propreté, stérilisation » qui apporte diplôme et reconnaissance de la fonction laquelle trouve toute son importance dans le parcours médical et hospitalier.