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La prise en charge de l’endométriose à la Polyclinique du Beaujolais

le 27/02/2023

Parfois méconnue du grand public, l’endométriose est une maladie gynécologique chronique représentant l'une des principales causes d'infertilité. Mise en lumière avec le Dr Fabien Vaudoyer, gynécologue obstétricien à la Polyclinique du Beaujolais.

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui touche 1 femme sur 10 en France (soit 1 à 2,5 millions de femmes en âge de procréer). Ses mécanismes restent complexes et mal connus. Potentiellement causée par des facteurs multifactoriels (hormonaux, environnementaux et génétiques), elle se caractérise généralement par la présence de tissu endométrial à l'extérieur de l'utérus. Ce tissu, qui tapisse normalement la cavité utérine, se développe au début du cycle menstruel et se transforme après l'ovulation pour permettre l'implantation d'un éventuel embryon, avant de se détacher durant les règles, pour se développer à nouveau au cours du cycle suivant. Chez les femmes atteintes d’endométriose, ces tissus externes à l'utérus réagissent de la même manière, créant alors une inflammation.

Selon les femmes, l'endométriose peut varier d'une affection bénigne (qui passe parfois inaperçue en raison de l’absence de symptômes) à une maladie plus grave, telle que l'endométriose profonde, qui affecte également des organes extérieurs au système reproducteur, tels que l'intestin.

Une maladie complexe aux multiples facettes

Autrefois classée par stade (I, II, III et IV), l’endométriose est à ce jour reconnue sous quatre formes distinctes, à savoir : 

  • L’endométriose superficielle : endométriose péritonéale (située au niveau de l’abdomen) qui correspond à une implantation de cellules endométriosiques sans atteinte profonde (il s’agit de l’endométriose la plus diagnostiquée).
  • L’endométriose profonde : également connue sous le nom d’endométriose sous-péritonéale, elle se traduit par des lésions de plus de 5 mm de profondeur pénétrant la paroi péritonéale ou la paroi des organes pelviens (vessie, urètre, rectum et organes internes de la reproduction).
  • L’endométriome : endométriose ovarienne fréquente.
  • L’adénomyose : type d’endométriose interne à l’utérus.

Dès l'apparition des premiers symptômes, l'endométriose met en moyenne sept ans à être diagnostiquée. Manque d'information, absence de symptômes, symptômes masqués par d'autres problèmes (gynécologiques, urologiques et/ou gastro-intestinaux), accoutumance à la douleur, utilisation de pilules contraceptives (qui masquent souvent les signes de la maladie et atténuent la douleur), examens non concluants : autant de facteurs qui contribuent de manière significative à un diagnostic tardif de la maladie.

« Les trois grands symptômes de la maladie qui doivent alerter sont les suivants : des douleurs importantes et handicapantes au moment des règles, des douleurs systématiques durant les rapports sexuels ainsi que des douleurs à la défécation », alerte le Dr Fabien Vaudoyer, gynécologue obstétricien et membre du réseau EndAURA (réseau unique de professionnels de la santé axé autour de la prise en charge des patientes atteintes d’endométriose au sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes). « L’infertilité est un symptôme à part qui doit également être pris en compte », poursuit-il.

Une stratégie thérapeutique sur mesure adaptée à chaque femme

Un diagnostic précoce et complet de la maladie (examen clinique, échographie, IRM pelvienne) est crucial pour soulager les patientes atteintes d’endométriose, mais également pour éviter d’éventuelles séquelles engendrées par un diagnostic tardif (douleurs pelviennes chroniques, infertilité…). « Au sein de la Polyclinique du Beaujolais, la stratégie thérapeutique appliquée varie selon l’intensité de la maladie et des projets de vie de chaque patiente » indique l’expert. « Pour une patiente souffrant de douleurs sévères, la priorité sera de calmer ces dernières (notamment par voie chirurgicale). En revanche, pour une patiente souffrant de douleurs modérées et ayant l’envie de concevoir, la priorité sera de l’accompagner dans son projet de grossesse en l’aidant à intégrer un parcours de Procréation médicalement assistée (PMA) si nécessaire », ajoute le spécialiste.

« À l’heure actuelle, aucun traitement ne permet de traiter directement la maladie. Il est toutefois possible d’atténuer ses symptômes en arrêtant le cycle menstruel par le biais de la prise d’une pilule contraceptive en continu, ou la pose d’un stérilet hormonal », détaille le Dr Fabien Vaudoyer. Ces méthodes n'éliminent toutefois pas les foyers d'endométriose ou les adhérences causées par la maladie. « La grossesse et la ménopause contribuent également à la disparition ponctuelle et/ou totale des symptômes de la maladie » poursuit-il, en insistant sur l’importance de la prise en charge précoce de cette pathologie.